Avis aux amateurs de belles mécaniques : un prototype rotatif extrêmement rare de la Citroën M35 datant de 1969 est mis en vente. Véhicule à moteur Wankel, la Citroën sera bientôt mise aux enchères à Paris. Rappelons que sur les 27 exemplaires produits, seuls une trentaine subsistent encore. Le modèle dont nous vous parlons est resté immobile pendant plus de 50 ans.

L’échec expérimental d’un modèle légendaire

Non, Mazda n’a pas l’exclusivité des moteurs à pistons rotatifs. Il fut un temps où Citroën a construit un coupé équipé de ce moteur : le M35 de 1969. Seules quelques centaines d’unités de ce modèle ont été produites, sans qu’il ne soit jamais mis en vente. Rappelons que c’est l’ingénieur Felix Wankel, qui travaillait pour le constructeur allemand NSU, qui a conçu le moteur à piston rotatif dans les années 1950. En 1967, Citroën décide de s’a ssocier à NSU et fonde la société Comotor pour produire des moteurs Wankel. Cela dit, Volkswagen rachète NSU en 1969, ce qui laisse Citroën seule à la tête de Comotor, mais sans le savoir-faire et l’expertise de NSU en moteurs à piston rotatif.

C’est précisément à cette époque que le constructeur français développe le prototype M35, en partenariat avec le carrossier Heuliez. Il s’agit d’un coupé « fastback » doté d’une suspension hydropneumatique et équipé d’un moteur monorotor de 995 cm3 d’une puissance de 49 ch. A vide, le véhicule ne pèse que 815 kg et peut atteindre une vitesse de pointe de 144 km/h. Malgré tous ses points forts, Citroën n’est pas tout à fait sûre de la viabilité de son véhicule. Ainsi, le constructeur décide d’en produire 500 exemplaires pour les vendre à des clients sélectionnés, et de jauger leurs retours d’expérience avant de produire la voiture en série selon Ewigo. Avis aux connaisseurs, le véhicule se montre peu fiable, et Citroën prend à charge de racheter les 267 exemplaires produits alors à leurs essayeurs pour éviter une mauvaise presse.

Actuellement, on pense que seuls 30 exemplaires de M35 existent encore.

La voiture est estimée entre 8 000 et 12 000 euros

Ce n’est peut-être pas le tarif que vous attendiez. En effet, il s’agit d’un prix plutôt bas pour une pièce de collection aussi rare. Cela s’explique, en partie, par le fait que le véhicule nécessite un travail de restauration. Le descriptif de la vente aux enchères souligne toutefois que le châssis, la carrosserie et l’habitacle sont particulièrement sains. Ce n’est pas le cas de la suspension hydropneumatique et de la ligne d’échappement, toutes deux en mauvais état. Il en va de même pour le moteur, qui aurait besoin de soins en profondeur pour que la voiture puisse démarrer.

La Citroën M35 sera mise aux enchères par la maison Aguttes à l’Espace Charenton, dans le XIIe arrondissement de Paris. Notez la date : la vente aura lieu le 20 juin prochain. Par ailleurs, le même propriétaire mettra en vente une Citroën 2CV Charleston qui, elle aussi, a été stockée pendant des décennies après avoir très peu roulée.