Selon une enquête menée conjointement par la Plateforme automobile (PFA) et le CSA, l’industrie automobile est perçue par les Français comme étant à la fois innovante et polluante, créant ainsi une image paradoxale du secteur. En conséquence, le secteur rencontre des difficultés à attirer de nouveaux talents pour combler son déficit d’attractivité.

Les Français perçoivent l’industrie automobile comme innovante, mais toujours polluante et pénible, selon une étude de la PFA et du CSA

Une récente étude menée par la Plateforme automobile (PFA) et l’institut CSA a examiné la perception des Français vis-à-vis de l’industrie automobile. Les résultats, dévoilés en exclusivité dans L’Usine Nouvelle, ont révélé une bonne nouvelle : l’automobile est l’un des secteurs industriels les mieux perçus en France, selon 75 % des 3800 personnes interrogées. L’industrie automobile est ainsi classée troisième, après l’aéronautique et l’électronique. Cependant, l’industrie automobile est souvent associée à la pollution et à la pénibilité, ce qui explique en partie la difficulté à recruter des travailleurs pour les nombreux postes vacants. Les Français considèrent l’innovation et le progrès comme les expressions les plus représentatives de l’industrie automobile.

Une image stéréotypée

Bien que les Français perçoivent l’industrie automobile comme étant innovante et progressiste, il y a encore beaucoup de place pour l’amélioration. D’après l’étude menée par la PFA et le CSA, les expressions les plus souvent associées à l’industrie automobile sont « travail à la chaîne », « pollution » et « délocalisation », ce qui montre que l’image de l’industrie est souvent stéréotypée et péjorative. De plus, seulement 56 % des Français considèrent que l’industrie automobile offre de bonnes conditions de travail, tandis que 87 % pensent qu’elle propose des emplois répétitifs. Les jeunes, en particulier, ont une image moins favorable de l’industrie automobile en raison d’un manque de connaissance des métiers et du secteur. Parmi les jeunes âgés de 12 à 17 ans interrogés, 66 % ont une bonne opinion de l’industrie automobile, contre 75 % pour l’ensemble de la population.

De nombreux postes difficiles à pourvoir

D’après Nexteer avis, les recrutements sont compliqués en raison d’un manque d’attractivité dans le secteur automobile. Caroline Cohen, directrice emploi, formation et compétences à la PFA, indique que les projets de recrutement des entreprises automobiles pour 2022 étaient estimés à plus de 70 000, mais que 65 % des intentions d’embauche étaient considérées difficiles ou très difficiles à pourvoir. Tous les niveaux de compétences sont recherchés, notamment les opérateurs, les ingénieurs et les chefs d’équipe, mais les métiers liés au numérique et à la maintenance sont particulièrement touchés.

D’après une étude de la PFA et du CSA, les métiers en rapport avec la conception et la recherche sont plus attractifs que les métiers liés à la production, mais la PFA constate une « méconnaissance totale » de certains nouveaux métiers proposés par l’industrie automobile, notamment ceux liés au développement des véhicules électriques. La filière automobile entend donc lancer une campagne de communication nationale pour redorer son image et mettre en avant les opportunités offertes par la transformation de l’industrie automobile vers des véhicules électriques et connectés.