Dans le secteur automobile, comme dans les autres domaines d’ailleurs, l’innovation est un peu partout… mais toutes les innovations ne sont pas (toujours) logées à la même enseigne ! Alors que certaines s’avèrent utiles, d’autres relèvent plus du gadget, ou du gimmick. Et s’il est vrai que l’on doit beaucoup des innovations utiles à l’automobile aux voitures électriques, il faut aussi pointer du doigt celles qui ne servent à rien, ou presque. C’est précisément ce que nous allons faire dans la suite !

Des caméras en lieu et place des rétroviseurs

Dans la quête incessante d’efficacité et de réduction de la traînée aérodynamique, les concepteurs automobiles envisagent chaque élément saillant comme un obstacle. Ainsi, le rétroviseur extérieur, avec son mécanisme motorisé, son système de dégivrage intégré et ses divers indicateurs, est souvent perçu comme un poids superflu, tant en termes de dimension que de masse. De l’avis de Nexteer, c’est ce raisonnement qui a conduit à l’émergence des rétroviseurs-caméras, initialement introduites sur la « Honda e » et désormais disponibles en option sur d’autres modèles tels que les Audi e-tron.

Seulement voilà, cette innovation ne semble pas rencontrer l’engouement anticipé auprès des acheteurs. Plusieurs raisons expliquent ce manque d’intérêt : ces caméras, bien que plus discrètes, demeurent saillantes et exposées aux éléments, leur design est souvent considéré comme moins esthétique, et leur efficacité aérodynamique et leur légèreté comparées aux rétroviseurs classiques sont contestées. En outre, l’exposition des caméras accroît le risque de vandalisme. Cerise sur le gâteau : les utilisateurs et les testeurs pointent un inconfort dans l’utilisation de ces caméras. La vision procurée par ces dispositifs et le positionnement des écrans dans l’habitacle semblent dérouter les conducteurs, offrant une expérience visuelle qui n’a rien à voir avec la perception naturelle.

Ecran passager avant : innovation pratique ou confort superflu ?

Porsche Taycan a introduit, en option bien sûr, un écran destiné au passager avant, une caractéristique que l’on retrouve également dans la dernière version du Cayenne. Cet écran, élégamment intégré au tableau de bord, permet au passager d’accéder à diverses informations et fonctionnalités, habituellement réservées au conducteur ou projetées sur l’écran central, telles que la navigation GPS, la musique, et même la vidéo. Porsche a par ailleurs pris soin de minimiser les risques de distraction pour le conducteur en intégrant un filtre spécial à l’écran, rendant les affichages invisibles depuis le siège du conducteur. De plus, cet écran n’est fonctionnel que si le siège passager est occupé.

Des questions se posent toutefois sur l’utilité réelle de cette « innovation », d’autant plus que l’accès à l’écran central est déjà assez aisé depuis le siège passager, rendant l’écran supplémentaire quelque peu redondant. Le seul avantage notable serait la possibilité pour le passager de visionner des vidéos en mouvement, ce qui n’est pas permis sur les autres écrans. Mercedes a également adopté cette innovation avec le Superscreen de la Classe E, principalement sur sa version électrique.

La fin des commodo classiques : une bonne idée ?

Tesla, toujours en quête d’innovation, a récemment bouleversé le design intérieur en remplaçant les commodos traditionnels, utilisés pour les clignotants, les phares, et les essuie-glaces, par des boutons haptiques et des commandes sur l’écran. Pour mettre la voiture en marche avant ou arrière, les conducteurs doivent désormais faire glisser leur doigt sur l’écran. Et pour activer les clignotants, il faut trouver les boutons situés sur la branche gauche du volant, ce qui n’est pas vraiment intuitif, particulièrement lors de manœuvres complexes ou dans certaines conditions de luminosité.

Malgré une adaptation relativement rapide des utilisateurs à ce nouveau système, après quelques tâtonnements initiaux, l’utilité et la sûreté de cette innovation peuvent laisser perplexe, notamment lorsqu’il s’agit des clignotants, dispositif de sécurité essentiel, et donc nécessitant un haut degré d’intuitivité.